Poser des diagnostics pointus

Les applications médicales de la technologie nucléaire sont de plus en plus largement utilisées pour poser des diagnostics. La technologie nucléaire permet d’explorer le corps humain, d’analyser le fonctionnement des organes et de repérer des anomalies potentielles que d’autres méthodes d’examen ne décèlent pas.

Chaque année dans le monde entier, plus de 30 millions de diagnostics sont posés grâce à la technologie nucléaire. Les techniques d’imagerie médicale impliquant des isotopes représentent plus de 80% de toutes les applications en médecine nucléaire.

L'apport de l'imagerie nucléaire

La radiologie conventionnelle permet d’analyser la structure d’une zone spécifique du corps. L’imagerie médicale nucléaire, quant à elle, permet d’étudier le fonctionnement des organes et des cellules. Un exemple concret : la première méthode donnera un cliché du crâne, la deuxième fournira des informations sur le métabolisme du cerveau.

En outre, la médecine nucléaire offre la possibilité d’explorer le corps dans sa totalité, en suivant les radiotraceurs à la caméra. Ceci permet notamment de faire un diagnostic précoce et précis d’éventuels métastases dans l’organisme. Quelques exemples de techniques qui étudient le corps dans sa totalité : les PET et PET/CT scans, les scintigraphies au gallium, les scintigraphies des globules blancs marqués, les scintigraphies MIBG et les scintigraphies à l’octréotide.

Comment procède-t-on ?

Pour poser un diagnostic, la médecine nucléaire va littéralement rendre les processus métaboliques visibles en administrant au patient des produits pharmaceutiques radioactifs, à savoir les isotopes médicaux (isotopes radioactifs ou radio-isotopes). Ces substances sont administrées soit par injection intraveineuse, soit par ingestion, soit par inhalation pour être absorbées par certaines parties du corps. Les faibles rayonnements qu'émettent alors les radio-isotopes sont détectés par une caméra ou un scanner pour être ensuite convertis en images par un ordinateur. Cette technique s’appelle l’imagerie médicale.

Un médecin se charge ensuite d’analyser ces données, grâce auxquelles il pourra établir, de manière précoce, des diagnostics précis pour de nombreuses maladies.

Après l'examen, les substances radioactives s'éliminent rapidement du corps, notamment par l'urine et ne présentent pas de danger pour le patient.

Quelques exemples d’examens pour le diagnostic et le dépistage

  • La scintigraphie osseuse du corps entier est utilisée pour des nombreuses pathologies osseuses (douleurs, infestions, métastases).
  • La scintigraphie myocardique détecte les maladies coronaires mais donne également de précieuses informations sur les risques d’accidents cardiaques.
  • La scintigraphie hépato-biliaire HIDA permet de détecter les maladies de la vésicule biliaire.
  • La scintigraphie pulmonaire (V/Q) est une étape importante pour faire le diagnostic précoce d’une embolie pulmonaire afin d’assurer la prise en charge de la maladie.
  • Enfin, la scintigraphie à l’iode 123 est utilisée pour l’évaluation de la thyroïde.

Le Docteur François-Xavier Hanin est spécialiste en médecine nucléaire aux Cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles. Il nous explique son métier et comment la médecine nucléaire aide à diagnostiquer plus de 60 maladies, dont le cancer.