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Un mix bas-carbone
Un mix bas-carbone

Une transition énergétique bas carbone : les énergies renouvelables et le nucléaire sont complémentaires

32 % d’énergies renouvelables en 2030. En plus d’une réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre la même année, avec 1990 comme année de référence. Voici les objectifs climatiques ambitieux que l'Europe impose à la Belgique. Pour atteindre ces objectifs climatiques, garantir notre sécurité d'approvisionnement et maintenir l'électricité à un prix abordable, notre meilleure option est de viser un mix d'énergie nucléaire et d'énergies renouvelables. Pas besoin de choisir. Au contraire : les deux sources d'énergie sont complémentaires.

Une étude réalisée par PwC Enterprise Advisory sur la transition énergétique belge à l'horizon 2030 et 2050 montre que seule la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables combinée à l'énergie nucléaire garantira la stabilité à long terme des prix de l'électricité, la sécurité de l'approvisionnement et la réalisation des objectifs climatiques.

L'étude montre que seule la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables combinée à l'énergie nucléaire permet d'atteindre les objectifs climatiques européens ainsi que la part définie des énergies renouvelables. Ces deux objectifs sont utilisés par le Bureau fédéral du Plan en ce qui concerne l'évolution du système énergétique belge à l'horizon 2050.

Sans énergie nucléaire, la Belgique devra faire face à une augmentation significative de ses émissions de carbone d'ici 2050, malgré le développement massif des sources renouvelables. Sans énergie nucléaire, le coût de l'électricité, la sécurité de l'approvisionnement et les émissions de CO2 se dégraderont. Dans ce cas, il faudrait recourir aux importations d'énergie et à des centrales thermiques plus coûteuses.

Enfin, l'étude confirme sans équivoque que l'énergie nucléaire n'entrave pas le développement des énergies renouvelables, mais que les deux sont complémentaires. Cette complémentarité garantit une énergie fiable, abordable et durable, qui s'inscrit pleinement dans la stratégie énergétique européenne..

Trois paramètres

Trois paramètres ont été choisis par PwC pour réaliser cette analyse : la sécurité d'approvisionnement, la compétitivité et la stabilité du prix de l'électricité et la réalisation des objectifs climatiques.

Trois scénarios

PwC a étudié trois scénarios différents :

  1. Une sortie du nucléaire à partir de 2025, comme prévu par le Gouvernement fédéral.
  2. Une situation temporaire avec le maintien d'une capacité de production de 3 GW d'énergie nucléaire, soit la moitié de la capacité de production annuelle actuelle.
  3. Le maintien d'une capacité de production d'énergie nucléaire égale à la capacité actuelle, soit 6 GW.

Les trois scénarios supposent une croissance identique, significative et ambitieuse des énergies renouvelables entre 2016 et 2050, sur la base des projections du Bureau fédéral du Plan relatives au développement des capacités de production d'énergies renouvelables et des projections du Centre commun de recherche (JRC) de la Commission européenne concernant la disponibilité des différentes unités de production : de 15,7 % de la production d'électricité totale actuelle à 44,3 % en 2030, et 67,4 % en 2050.

L'étude aboutit à 5 conclusions importantes :

1. Seul un mix d'énergies renouvelables/nucléaire permettra d'atteindre les objectifs climatiques.

Le scénario des énergies renouvelables associées à une capacité nucléaire installée de 6 GW est la seule garantie d'une réduction des émissions de CO2 conforme aux objectifs européens et belges dans ce domaine. Dans le scénario d’un mix de 3 GW renouvelable/nucléaire, les émissions de CO2 seraient réduites de 22 % en 2050 par rapport au niveau actuel. En cas de sortie du nucléaire, les émissions totales de CO2 (dans la production d'électricité) seront supérieures (+31 % en 2030 et +17 % en 2050) aux émissions actuelles. La raison principale s’explique par un niveau plus élevé d'importations ou une part plus importante d'options à forte intensité fossile/carbone, telles que les centrales électriques au gaz, auxquelles la Belgique devra faire face en cas d'abandon progressif du nucléaire. Comme le conclut l’étude, la préservation de l'énergie nucléaire et le développement proactif des énergies renouvelables sont essentiels pour parvenir à une production d'électricité à faible émission de carbone à long terme.

« Le scénario de maintien de la capacité nucléaire (6 GW) modifiera la position structurelle de la Belgique d'importateur à exportateur en 2050. »

2. Sans le nucléaire, la production belge ne couvrira pas la demande nationale

En termes de sécurité d'approvisionnement, l'étude montre que les 6 GW de capacité de production nucléaire sont indispensables pour couvrir l'équivalent de la demande nationale d'électricité en 2050, en combinaison avec le développement des énergies renouvelables à un niveau de 67,4% de la consommation électrique en Belgique (actuellement 15,7%) selon la définition du Bureau fédéral du Plan.

Concrètement, cela signifie que, dans ce scénario, la Belgique minimisera sa dépendance vis-à-vis des importations et des sources locales de cogénération (gaz, pétrole, charbon, etc.). Celles-ci dépendent à leur tour des combustibles primaires provenant de l'étranger. Le scénario énergies renouvelables/énergie nucléaire de 6 GW permet même un léger excédent de production, ce qui peut faire de la Belgique un exportateur plutôt qu'un importateur. Le scénario du maintien de la capacité nucléaire (6 GW) modifie donc la position structurelle du pays de l'importateur (aujourd'hui) à l'exportateur (en 2050) ; cela représenterait une valeur ajoutée socio-économique indéniable pour la Belgique, mais cela reste avant tout une décision politique.

3. L’énergie nucléaire garantira des coûts de production compétitifs

L'étude de PwC souligne que la dépendance à l'égard des importations et de la production des centrales de cogénération aura également un impact sur les prix de l'électricité et sur la compétitivité économique du pays. Par exemple, le coût de production de l'électricité en 2030 dans le scénario énergies renouvelables/énergie nucléaire pour 6 GW sera de l'ordre de 95 €/MWh, contre 103 €/MWh dans le scénario énergies renouvelables/énergie nucléaire de 3 GW, et 111 €/MWh dans le cas du mix énergétique sans énergie nucléaire.

En 2050, sur la base des hypothèses retenues, les coûts de production seront respectivement de 108 €/MWh, 110 €/MWh et 117 €/MWh. La présence de l'énergie nucléaire (dont le coût de production d'électricité est le plus faible après le charbon) permet de maintenir un coût de production compétitif s'il y a une part importante d'énergies renouvelables dans le mix, dont le coût moyen de production est relativement plus élevé.

« L'énergie nucléaire n'entrave pas le développement des énergies renouvelables, les deux sont complémentaires. »

​4. Les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire sont complémentaires

Cette étude montre la compatibilité intéressante entre les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire. Le scénario de 6 GW pour l'énergie nucléaire n'entraîne pas de surcharge importante du réseau, même dans le cas d'une production soutenue d'énergies renouvelables et d'une demande relativement faible. En effet, plusieurs solutions existent en termes de flexibilité de l'offre et/ou de la demande.

En outre, la capacité contrôlable, telle que l'énergie nucléaire, qui ne dépend pas des conditions climatiques, est d'une importance capitale si la capacité renouvelable intermittente acquiert une part importante du mix énergétique.

5. Le stockage d'énergie, allié de la complémentarité

La capacité de stockage (en particulier la grande capacité de stockage d'eau de l'électricité via des turbines et des pompes, mais aussi à long terme avec le stockage décentralisé) apportera également une réponse efficace, favorisant la synergie du développement des énergies renouvelables et la présence de l'énergie nucléaire. Le stockage de l'électricité est en effet une solution technique qui peut aider à gérer l'incohérence entre les énergies renouvelables intermittentes et la demande d'électricité.

Pas d’alternative réaliste

Une source d'énergie pauvre en CO₂ à la fois entièrement renouvelable et qui produit de l'électricité à tout moment n'existe pas à l'heure actuelle. Un mix énergétique d'énergies renouvelables et d'énergie nucléaire constitue la meilleure option.

Les énergies renouvelables ont le vent en poupe et deviendront la principale source d'électricité en Belgique d'ici 2050. Mais même dans ce cas, une source d'énergie supplémentaire fera la différence. Avec les combustibles fossiles dans le mix, les émissions augmenteraient encore, alors que l'énergie nucléaire les réduirait davantage. Et moins il y aura de CO₂, mieux le climat se portera.

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