L'énergie nucléaire en Suisse
Pour produire son électricité, la Suisse s’appuie sur un mix électrique très peu carboné basé à plus de 90% sur l’hydroélectricité et le nucléaire. La Suisse est aussi importatrice nette d’électricité (+/- 10%). Découvrez le mix électrique en détails, la stratégie énergétique suisse pour 2050, la perception de la population à l’égard de l’énergie nucléaire et la prise en charge des déchets radioactifs, …

Un mix électrique hydroélectricité et nucléaire
Le mix électrique suisse se caractérise par un niveau extrêmement faible des émissions de CO₂. En 2016, la production d’électricité a été assurée par l’hydroélectricité pour 59%, le nucléaire 32%, les centrales thermiques classiques pour 5% et les énergies renouvelables diverses pour 3,2%. Ce mix devrait rester fort similaire en 2017. Une partie de l’électricité est aussi utilisée pour le stockage par pompage. La production d’électricité n’est pas suffisante pour couvrir la demande intérieure.
La production d’électricité en Suisse est aussi fortement liée aux saisons. Le nucléaire (50%) et les importations (en provenance du parc nucléaire français) sont essentiels en hiver. De son côté, l’hydroélectricité est abondante en été où les besoins sont moindres. La Suisse est alors exportatrice d’électricité.

L’énergie nucléaire en Suisse
La Suisse dispose de 5 centrales nucléaires : Beznau I et Beznau II, Gösgen, Leibstadt et Mühleberg.
Tous les réacteurs suisses, à l'exception de Mühleberg, disposent d'une autorisation d'exploitation d'une durée illimitée, pour autant qu'ils puissent démontrer à l'autorité de réglementation qu'ils fonctionnent en toute sécurité. Mühleberg doit obtenir un nouveau permis tous les dix ans. La plus récente date de décembre 2009, à condition qu'elle respecte les exigences en matière de sûreté nucléaire.
Par ailleurs, la Suisse possède 3 réacteurs nucléaires de recherche : Würelingen, Lausanne et Bâle.
La Stratégie énergétique 2050
La nouvelle loi sur l’énergie s’appuie sur 3 orientations : l’efficacité énergétique des bâtiments, de la mobilité etc ; le développement des énergies renouvelables et une sortie du nucléaire progressive, avec la sûreté comme unique critère.
Le 21 mai 2017, lors d’une votation sur la nouvelle stratégie énergétique, qui a vu une participation de 42 % de la population, 58 % se sont prononcés en faveur de cette stratégie. Par ce référendum, les Suisses ont dit non à la construction de nouvelles centrales, oui au développement des énergies renouvelables et oui aux mesures d’amélioration de l’efficacité énergétique.
Par contre pour les centrales nucléaires actuelles aucune limitation d’exploitation n’est prévue. Conformément à la législation suisse, une centrale nucléaire peut rester en service aussi longtemps qu’elle respecte les exigences légales de sûreté. D’ailleurs, une votation organisée en novembre 2016, pour limiter à 45 ans la durée d’exploitation des réacteurs actuels a été rejetée par la population.
A l’automne 2017, Demoscope a réalisé une enquête représentative auprès de 2202 personnes. Ce sondage montre que 85% des personnes interrogées apprécient les avantages de l’énergie nucléaire. Celle-ci offre une sécurité d’approvisionnement élevée, des prix de l’électricité bas et un fonctionnement sans combustibles fossiles. Elle est aussi majoritairement convaincue de la sûreté des installations nucléaires.
La gestion des déchets radioactifs
NAGRA, l’équivalent de l’ONDRAF en Belgique, est chargé d’élaborer et de réaliser en Suisse des solutions permettant une évacuation durable des déchets radioactifs, respectueuse de l’homme et de l’environnement. Le concept du stockage en couches géologiques profondes a été retenu par le Conseil fédéral et le Parlement.
Sources : BP Statistical Review, World Nuclear Association, Federal Statistics Office, Office Fédéral de l’Énergie, Swiss Nuclear, Nuklear Forum, Kernenergie, NAGRA.