Sondage : les Belges convaincus de la nécessité du nucléaire après 2025
Jamais auparavant la population belge n’a été aussi positive sur la conservation maximale des réacteurs nucléaires actuels et même sur l’expansion de l’énergie nucléaire avec de nouvelles capacités nucléaires, telles que les SMR. Cela ressort d’un récent sondage d’opinion réalisé par Polaris / AQ Rate et commandé par le Belgian Nuclear Forum.
- 85% veulent maintenir l’énergie nucléaire dans le mix énergétique de demain
- 86% acceptent que tous les réacteurs existants puissent être prolongés, si accord de l’AFCN
- 80% souhaitent prolonger les réacteurs pour une durée supérieure à 10 ans
- 75% acceptent la prolongation des deux réacteurs récemment fermés (Tihange 2 et Doel 3), si cela se fait en accord avec l’AFCN
- 87% estiment nécessaire que notre pays investisse dans le développement et la construction de petits réacteurs modulaires (SMR)
- Seuls 13% de la population souhaite conserver la loi de sortie du nucléaire de 2003

8 Belges sur 10 souhaitent étendre le plus de réacteurs possibles, et ce pour plus de 10 ans
La Belgique voit clairement un avenir pour l’énergie nucléaire : 85% des Belges estiment que l’énergie nucléaire a sa place dans le mix électrique du futur (après 2025). Ce chiffre est nettement plus élevé que lors des sondages précédents en 2017 (30%), 2019 (46%) et 2021 (43%).
Le Belge montre une attitude rationnelle vis-à-vis de la préservation de cette source d’énergie fiable et bas carbone, compte tenu de la crise énergétique et climatique actuelle. Une prolongation de la durée de vie de Doel 4 et Tihange 3 de 10 ans n’est donc pas suffisante pour le Belge. 86% des Belges préfèrent voir tous les réacteurs étendus, à condition que l’AFCN considère que cela est sûr et soumis aux mises à niveau techniques nécessaires. Le Belge a également une opinion claire sur la période de prolongation : 80% des Belges veulent prolonger les réacteurs pour plus de 10 ans, tant que cela est sûr. Pour 3 Belges sur 4 (75%), même une réouverture des réacteurs nucléaires récemment fermés (Tihange 2 et Doel 3) n’est pas un tabou.

Les Belges sont ouverts aux nouvelles centrales nucléaires, en particulier aux SMR
Le soutien aux nouvelles énergies nucléaires a également énormément augmenté au sein de la population belge. Lorsqu’on leur demande si notre pays devrait construire de nouvelles centrales nucléaires, à l’instar de nos pays voisins (entre autres la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas), 7 Belges sur 10 répondent positivement. Ce pourcentage était beaucoup plus faible en 2019 (63%) et 2021 (48%).
Lorsqu’on demande spécifiquement l’avis sur les petits réacteurs nucléaires modulaires (appelés Small Modular Reactors ou SMR), la réponse est encore plus positive : pas moins de 87% des Belges veulent que notre pays investisse dans le développement et la construction de SMR. Les SMR sont plus petits, modulaires (production en série dans une usine) et les réacteurs nucléaires sont simplifiés, plus flexibles et encore plus sûrs que les grandes centrales nucléaires actuelles grâce aux systèmes de sûreté nucléaire passive. Ils peuvent produire de l’électricité et ainsi soutenir les énergies renouvelables, mais peuvent également être utilisés comme source fiable d’électricité, de chaleur et d’hydrogène pour l’industrie.

Seuls 13 % souhaitent le maintien de la loi sur la sortie du nucléaire
Pour le moment la construction de nouveaux réacteurs nucléaires dans notre pays est interdite par la loi de sortie du Nucléaire, qui date de 2003. Dans quelle mesure la population belge soutient-elle encore cette loi d’il y a 20 ans ? L’enquête montre que seule une petite minorité (13%) souhaite conserver la loi telle qu’elle est, ce qui signifie que, de facto, aucune nouvelle forme d’énergie nucléaire n’est possible dans un avenir proche. 49% veulent modifier cette loi, de sorte que la construction de petits SMR devienne possible. 38% veulent même abolir complètement cette loi, ce qui rendrait à nouveau possible toute nouvelle centrale nucléaire (petits SMR et nouveaux grands réacteurs nucléaires).

Impact sur le comportement électoral
Le dossier de l’énergie promet d’être un thème important à l’approche des prochaines élections fédérales (juin 2024). Pour une grande partie de la population, le dossier de l’énergie (78%) et plus spécifiquement la position du parti sur l’énergie nucléaire (76%) aura une influence sur leur choix dans l’isoloir – pour 15% ce sujet sera même le facteur décisif de leur choix.
Les répondants au sondage ont également été sondés au sujet de leur comportement électoral lors des élections fédérales précédentes (2019), ainsi que leurs intentions électorales si de nouvelles élections devaient avoir lieu "maintenant". De cette façon, il est possible d’analyser la perception de l’énergie nucléaire des électeurs par parti politique. Il ressort clairement que les électeurs Ecolo et Groen sont isolés dans leur attitude négative envers l’énergie nucléaire.
Méthodologie
Pour ce sondage, un groupe représentatif de la population belge de 1000 personnes ont été interrogées par l’agence de sondage indépendante Polaris / AQ Rate. Ce sondage s’est déroulé en ligne entre le 15 et le 21 septembre 2023. Le panel est représentatif de la population belge (l’échantillon tient compte du sexe, de l’âge, du lieu de résidence, du rôle de la langue, du niveau d’éducation et du statut professionnel).
Le Forum nucléaire réalise régulièrement des enquêtes auprès de la population belge sur la technologie et l'énergie nucléaires. Le précédent sondage a été réalisé à la fin de l'année 2022.
Plus d'informations
La présentation complète avec tous les résultats peut être consultée via le lien en haut de cette page. Vous pouvez également y télécharger l'infographie reprenant les principales conclusions.