Mix électrique belge janvier 2023 : beaucoup de production nucléaire et peu de production solaire lors de ce premier mois de l’année
Lors de ce dernier mois de janvier, les centrales nucléaires belges ont produit 48% de l’électricité belge. L’énergie nucléaire était en janvier la principale source d’électricité bas carbone dans notre pays.
En plus de l'énergie nucléaire, 28,5% du mix électrique a été produit par d’autres sources bas carbone : pas moins de 23,5% du mix provient des éoliennes, seulement 1,5% des panneaux solaires et 3,5% d’autres sources renouvelables (p.ex. l'énergie hydraulique).
Un mois très sombre avec peu d'ensoleillement et un record de température
Le soleil a très peu brillé en janvier (32 heures, la normale étant de 59 heures). Seules les années 2018 et 2021 étaient encore plus sombres. Cependant, le 1er janvier, la température a atteint 15,2° Celsius, record de chaleur absolue. Jamais dans l'histoire des observations en Belgique (depuis 1892), un tel pic de chaleur n’a été atteint en janvier. Le précédent record de chaleur (14,9°C) est également récent (2016). Malgré la baisse des températures durant la seconde moitié du mois, aucun jour d’hiver (avec le mercure ne dépassant pas zéro degré) n'a pu être enregistré à Uccle.
Selon les experts, ces records qui se succèdent rapidement témoignent d'un changement climatique, qui résulte de l'activité humaine, de la combustion d'énergie fossile et des émissions de gaz à effet de serre qui en découlent.
Le mix électrique belge de janvier 2023
Grâce à l'énergie nucléaire (48%) et aux énergies renouvelables (28,5%), trois quarts (76,5%) de l'électricité belge était bas carbone en janvier. Un bel exemple de la complémentarité de ces deux sources décarbonées !
L'énergie fossile (principalement le gaz) a représenté 23,5% de l'électricité belge le mois dernier, et 92,5% des émissions de CO2 (pour la production d'électricité belge).
Le mix électrique belge de janvier 2023 se présente comme suit :
- énergie nucléaire : 48%
- énergie éolienne : 23,5%
- énergie solaire : 1,5%
- autres renouvelables : 3,5%
- fossile et autres : 23,5%
Tihange 2 : la fin d'une époque
Le mardi 31 janvier, le réacteur nucléaire de Tihange 2 a été déconnecté du réseau. Après Doel 3, qui a été mis à l'arrêt en septembre dernier, il s'agit du deuxième réacteur belge à être déconnecté du réseau, en vertu de la loi sur la sortie du nucléaire de 2003. Tihange 2 a produit 270 milliards de kilowattheures d'électricité bas carbone entre sa mise en service en 1983 et aujourd'hui. Cela représente 6,7 TWh (Terawattheures) par an, soit l'équivalent de la production annuelle de l'ensemble de 399 éoliennes offshore belges. Tenant compte du facteur de capacité de charge moyen de 80% (mesuré sur les 40 dernières années), le réacteur Tihange 2 a pu éviter d'émettre 129 millions de tonnes de CO2 (si la même quantité d'électricité avait été produite par des centrales à gaz, qui émettent 40 fois plus de CO2 que les centrales nucléaires).
La fermeture de Tihange 2 a également fait l'objet de nombreuses questions, tant de la part du monde politique que de la société civile. Quelques jours à peine après l'arrêt, plusieurs politiciens ont plaidé en faveur de la remise en production de ce réacteur. Des questions ont également été soulevées dans d'autres milieux à propos non seulement l’importance de conserver ce réacteur, mais également de l’intérêt ou non de conserver la loi de 2003 sur la sortie du nucléaire qui en est à l'origine. La plateforme citoyenne Stand up for Nuclear s'est quant à elle clairement manifestée contre l'arrêt de Tihange 2, demande qui a obtenu le soutien des milieux politiques ainsi que d'autres mouvements citoyens belges et étrangers.
L'arrêt de Tihange 2 se remarquera également dans les chiffres. La décision politique actuelle consistant à remplacer la production d'électricité bas carbone de Tihange 2 par des combustibles fossiles (complétés par des importations, notamment de nos pays voisins), se traduira par une augmentation des émissions de CO2 et une diminution de la production d'électricité bas carbone pour la Belgique.
À propos de ces chiffres
Pour ces calculs, nous nous basons sur les données les plus récentes mises à disposition par ELIA.
ELIA, l'opérateur du réseau électrique belge, publie chaque mois les chiffres du mix énergétique. Ce mix contient la part des différentes sources d'énergie qui génèrent de l'électricité pour la Belgique : fossile (surtout gaz), nucléaire, éolien, solaire et autres renouvelables (par exemple, hydroélectricité et petites unités de production éolienne/solaire <25 MW).