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Deux millions de Belges dans l'espace
Deux millions de Belges dans l'espace

Les rotifères belges du SCK CEN à fond dans les expériences à bord de l'ISS

Pour la deuxième fois en un an, les rotifères belges sont à la conquête de l'univers. Avec cette nouvelle expérience, l'UNamur, le SCK CEN et l'ULB ont uni leurs forces pour découvrir les effets de l'apesanteur et des radiations sur le mécanisme de réparation de l'ADN des organismes vivants. Cela devrait permettre d'augmenter à long terme la résistance des astronautes au rayonnement cosmique et de rendre possible des voyages spatiaux de grande envergure.

La radioactivité est un phénomène naturel. Il est présent partout sur la terre, mais ce n'est rien comparé aux valeurs de rayonnement élevées dans le reste de l'univers. Ce rayonnement radioactif cosmique est un phénomène naturel, contre lequel nous sommes relativement bien protégés sur terre par l'atmosphère et le champ géomagnétique. Mais à fortes doses et en cas d'exposition prolongée, la radioactivité peut être dangereuse pour notre corps. Le personnel aéronautique, par exemple, qui vole à une altitude de 10 kilomètres lors de son travail, reçoit plus de radiations qu'un employé d’une centrale nucléaire. Et si un jour on veut voyager plus loin et plus longtemps dans l'espace - pour rendre possible une mission habitée sur Mars – il sera alors essentiel de protéger les astronautes à bord d’une navette spatiale contre les effets négatifs du rayonnement cosmique. Comment encore faire mieux à l'avenir ? Des scientifiques belges étudient cela avec cette expérience.

Des rotifères

2 millions d'astronautes belges

Le 5 décembre, ils sont partis du centre spatial Kennedy en Floride. Avec une fusée Falcon 9 de SpaceX, pour arriver un jour plus tard à la station spatiale internationale ISS. C'est la deuxième fois en un an que cette expérience a lieu. Les premières conclusions prudentes de la précédente expérience spatiale montrent que l'apesanteur et le rayonnement cosmique n'affectent pas la fertilité des rotifères et qu'ils se reproduisent également dans l'espace.

Les voyageurs de l'espace d'aujourd'hui doivent endurer des conditions encore pires que lors du premier voyage dans l'espace. "Nous mettons leur résistance à l'épreuve en endommageant leur ADN avant qu'ils ne partent. Nous le faisons en irradiant déjà les animaux sur terre", explique la radiobiologiste Sarah Baatout (SCK CEN). Si les rotifères survivent à cette expérience sans trop de problèmes, ceci fournira une foule d'informations scientifiques. "Les rotifères peuvent tolérer plus de deux cents fois de radiations que les humains, alors que leur structure cellulaire est similaire à celle des humains. Comprendre les mécanismes sous-jacents de leur processus de réparation de l'ADN nous permettra d'accroître la résistance des astronautes aux rayonnements cosmiques", explique Sarah Baatout.

Traiter le cancer, comprendre comment la vie sur terre est née, permettre les voyages dans l'espace

Les patients atteints de cancer bénéficient également des résultats de cette recherche. Grâce à cette expérience, il est possible, par exemple, de mettre au point certaines crèmes qui protègent mieux la peau des patients cancéreux contre l'exposition aux radiations pendant leur traitement.

Une troisième expérience, prévue pour 2025, ira encore plus loin pour tester l'extrême résistance des rotifères. Les rotifères seront ainsi suspendus à l'extérieur de l'ISS, où ils seront exposés sans protection à de très basses températures, à un environnement sous vide et à de fortes doses de rayons ultraviolets et ionisants. S'il s'avère que certaines espèces de vie sont extrêmement résistantes au rayonnement cosmique, cela donnera un aperçu de la façon dont la vie sur terre a pu naître : peut-être s'est-elle simplement retrouvée sur terre via les météorites.

Actuellement, les doses de radiation dans l'espace sont trop élevées pour envoyer des gens sur Mars. Nos rotifères vont nous aider à trouver une solution à ce problème. À l'extérieur du bouclier protecteur de l'ISS, le rayonnement est septante fois plus élevé qu'à l'intérieur. La façon dont les organismes vivants gèrent cette situation nous aidera à fournir les bonnes informations pour, entre autres, concevoir les combinaisons d’astronautes qui devront bientôt se promener sur la lune.

En savoir plus : rotifer-in-space.com

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