Les États-Unis adoptent un plan climatique global, incluant l'énergie nucléaire
Le Sénat américain a approuvé le plan d'investissement ambitieux du président Joe Biden. L’ Inflation Reduction Act a pour but, entre autres, de protéger le climat. Le plan prévoit un budget total de 400 milliards de dollars dans la lutte contre le réchauffement climatique. C'est le montant le plus élevé dans l'histoire américaine. Présence remarquée dans le plan climat : l'énergie nucléaire, fait partie de la solution pour sauver le climat et est considérée comme source importante d'électricité bas carbone.
L'adoption de ce plan climatique ne s'est pas faite sans heurts. Il a fallu une longue session marathon qui a duré tout le week-end. Tous les républicains ont voté contre, et finalement, le Inflation Reduction Act (IRA) a été approuvé par 51 voix contre 50. Il ne reste plus qu'à attendre le retour des vacances d'été de la Chambre des représentants, qui approuvera finalement la loi la semaine prochaine.
42% d'émissions en moins d'ici à 2030
Les dispositions relatives au climat incluses dans l'IRA constituent une étape importante pour la neutralité carbone aux États-Unis. Selon les analyses, l'IRA entraînera une réduction de 42% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 (par rapport à 2005), contre une réduction de 27% dans le cadre des politiques actuelles. Le plan climatique entraînera également une nouvelle réduction du coût des solutions climatiques, ce qui permettra aux gouvernements et aux entreprises privées de prendre plus facilement des mesures supplémentaires pour réduire les émissions.

30 milliards de dollars pour l'énergie nucléaire, 4 mesures clés
L'énergie nucléaire peut apporter une contribution importante à ces objectifs. L'énergie nucléaire reste la principale source d'électricité bas carbone aux États-Unis, représentant près de la moitié de l'électricité bas carbone et près de 20 % de la production totale d'électricité. Un budget total de 30 milliards de dollars est prévu pour l'énergie nucléaire. L'IRA soutiendrait l'énergie nucléaire de plusieurs manières :
- L'IRA créera un crédit d'impôt pour l'énergie nucléaire existante afin d'éviter que la production nucléaire existante ne disparaisse, ce qui entraînerait une augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Le crédit d'impôt commencerait en 2024 et durerait jusqu'en 2032.
- L'IRA vise à transformer les avantages fiscaux actuels pour les énergies renouvelables en avantages technologiquement neutres s'appliquant à toutes les technologies bas carbones. Cela mettrait l'énergie nucléaire sur un pied d'égalité avec les autres énergies bas carbone et créerait des conditions de concurrence véritablement non discriminatoires. Le développement rapide des projets d'énergie renouvelable, en partie grâce aux crédits d'impôt, a contribué à une réduction spectaculaire du coût des technologies renouvelables. En accordant les mêmes avantages fiscaux à l'énergie nucléaire, les États-Unis espèrent que l'énergie nucléaire bénéficiera d'un effet de réduction des coûts similaire.
- Des incitations supplémentaires sont prévues dans ce plan climatique pour les régions et les communautés où l'extraction de combustibles fossiles a historiquement occupé une place importante (friches industrielles, anciennes mines de charbon ou usines de charbon fermées). Ces anciennes centrales électriques peuvent être particulièrement adaptées aux projets nucléaires avancés (comme le site de démonstration de TerraPower dans le Wyoming). En outre, ces sites disposent souvent d'une infrastructure suffisante pour la transmission et l'approvisionnement en eau.
- Enfin, l'IRA soutiendrait la production d'uranium faiblement enrichi sur le sol américain. Ce type de combustible (HALEU, ou high-assay low-enriched uranium) sera nécessaire pour de nombreux modèles de réacteurs avancés. En utilisant les HALEU, les réacteurs avancés peuvent être plus compacts, nécessiter un rechargement moins fréquent et potentiellement produire moins de déchets. À l'heure actuelle, il n'existe aucune usine commerciale pour la production de HALEU en dehors de la Russie. Ce nouveau plan climatique devrait être une incitation à amener cette production aux États-Unis.