Pourquoi la Belgique a-t-elle besoin d’une vision énergétique à long terme et quels seraient les scénarios possibles ?
Cette semaine, les différents niveaux de pouvoir et les ministres compétents ont prévu de se réunir pour esquisser un pacte énergétique pour la Belgique d’ici la fin de l’année. Ce pacte doit permettre à la Belgique de définir une vision à long terme pour son approvisionnement en énergie. Une récente étude réalisée par PwC Enterprise Advisory a chiffré l’impact qu’exerceraient différents scénarios (avec ou sans énergie nucléaire) sur la sécurité de l’approvisionnement, le prix de l’électricité et l’environnement.
C'est quoi le pacte énergétique ?
Le pacte énergétique est un engagement entre les différents niveaux de pouvoir belges et les ministres compétents concernant l’approvisionnement en électricité à long terme de notre pays. Comment faire pour garantir cet approvisionnement (et donc pour produire à tout moment suffisamment d’électricité pour répondre à la demande) ? Et comment faire pour que l’électricité demeure à un prix abordable pour tous ? Ce pacte énergétique a pour objectif de doter la Belgique d’une vision énergétique à long terme.

Le mix énergétique belge
À l’heure actuelle, le mix énergétique de la Belgique se présente comme suit (moyenne de 2016, source ELIA) :
- Énergie nucléaire : 46,6 %
- Combustibles fossiles : 20,3 %
- Énergies renouvelables : 15,7 %
- Électricité importée : 17,4 %
Le nucléaire représente à peu près la moitié de toute l’électricité produite dans notre pays, et le pourcentage est même régulièrement plus élevé. Si l’on s’en tient au cadre juridique qui a fixé la sortie du nucléaire d’ici 2025, les conséquences pour le paysage énergétique belge seront considérables.
Étude PwC : l'impact d'une éventuelle sortie du nucléaire en Belgique
À la demande du Forum nucléaire belge, le bureau d’études PwC a chiffré l’impact d’une sortie du nucléaire, tant du point de vue du prix de l’électricité, que de la sécurité de l’approvisionnement et des effets sur l’environnement et la santé. Parallèlement, PwC a calculé quel serait l’impact sur ces trois variables si l’on maintenait l’énergie nucléaire au sein du mix énergétique belge après 2025 (à deux moments précis : 2030 et 2050).
Plus précisément, PwC a étudié trois scénarios différents et a mesuré leurs impacts :
- Scénario 1 : une sortie du nucléaire à partir de 2025, comme prévu par le gouvernement fédéral ;
- Scénario 2 : le maintien des capacités nucléaires actuelles, soit 6 GW ;
- Scénario 3 : une situation intermédiaire au cours de laquelle les capacités nucléaires seraient portées à 3 GW, soit 50 % des capacités annuelles actuelles.

Conclusions de l'étude
Il ressort des conclusions du rapport que garder les centrales nucléaires belges ouvertes après 2025 (en combinaison avec le renouvelable) se révèle la meilleure option pour satisfaire la demande en électricité de la Belgique à l’aide de sources d’énergie compétitives et faiblement carbonées :
- Conclusion 1 : seul un mix énergétique constitué en partie d’énergies renouvelables et d’énergie nucléaire permettrait d’atteindre les objectifs climatiques.
- Conclusion 2 : sans énergie nucléaire, la Belgique ne parviendra pas à satisfaire sa demande en électricité à l’aide de sa seule production.
- Conclusion 3 : l’énergie nucléaire constitue la garantie de maintenir les coûts de production un niveau compétitif.
- Conclusion 4 : le renouvelable et l’énergie nucléaire sont complémentaires.

L’étude de PwC montre que le renouvelable et le nucléaire peuvent coexister et s’inscrire dans la stratégie européenne, qui repose sur trois piliers : la sécurité de l’approvisionnement, la compétitivité et une énergie faiblement carbonée.
D’autres études ont été menées récemment sur le sujet. Pour en savoir plus, cliquez ici : étude EnergyVille et Febeliec.