Deux nouveaux rapports inquiétants sur le climat et nos efforts actuels : OMM et PNUE
À la veille de la Conférence sur le climat de Glasgow (COP26), deux institutions faisant autorité publient un rapport inquiétant sur l'état du climat et les efforts que les pays déploient actuellement pour limiter les effets du changement climatique. Les conclusions sont un message sans équivoque adressé aux dirigeants et décideurs mondiaux pour qu'ils redoublent d'efforts.
Il y a six ans, lors de la COP21 à Paris, beaucoup de pays se sont engagés à déployer des efforts pour atténuer les effets du changement climatique, et limiter la hausse de la température mondiale à 1,5°C. La COP26 à Glasgow de 2021 sera le sommet climatique qui permettra de transformer les promesses de Paris en engagements concrets et urgents. A ce moment plus que symbolique, deux rapports sont publiés qui prouvent qu'il n'y a plus de temps à perdre.
Record historique d’émission de gaz à effet de serre
La quantité de gaz à effet de serre dans l'atmosphère a atteint un nouveau record historique l'année dernière. Et le processus s'accélère, car l'augmentation annuelle est désormais supérieure à la moyenne pour la période 2011-2020. Telle est la principale conclusion du Greenhouse Gas Bulletin de l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM).
La concentration de CO2, le principal gaz à effet de serre, est à 149 % des niveaux préindustriels de 1750. Le méthane (CH4) à 262% et le protoxyde d'azote (N2O) à 123% des niveaux préindustriels.
Les gaz à effet de serre emprisonnent la chaleur sur la terre. En d'autres termes, tant que nous continuerons à les émettre, la température de la terre continuera à augmenter. Étant donné la longue durée de vie du CO2, l'effet se poursuivra pendant plusieurs décennies, même si nous réduisons les émissions à zéro. Outre la hausse des températures, cela se traduira par des phénomènes météorologiques plus extrêmes, notamment des chaleurs et des précipitations intenses, la fonte des calottes glaciaires, l'élévation du niveau des mers et l'acidification des océans.
Environ la moitié du CO2 émis par les activités humaines reste aujourd'hui dans l'atmosphère. L'autre moitié est absorbée par les océans et les écosystèmes terrestres (comme les forêts tropicales). Le rapport de l'OMM craint que la capacité des écosystèmes et des océans à capter ce CO2 ne devienne moins efficace à l'avenir, ce qui réduirait leur capacité à absorber le dioxyde de carbone et à servir de tampon contre une hausse de température plus importante.
Le scénario actuel : un réchauffement de 2,7°C
Le 27 octobre, le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) a publié son rapport Emissions Gap Report 2021: The Heat Is On. La conclusion principale : les engagements climatiques actuels des pays sont loin de correspondre à ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris (2015). En conséquence, le monde est désormais sur la voie d'une augmentation de la température globale d'au moins 2,7°C d'ici la fin du siècle, ce qui pourrait entraîner des bouleversements catastrophiques au climat.
Le réchauffement de la planète peut être limité à 2,2°C (d'ici la fin du siècle) si la zéro émission nette d'ici à 2050 est effectivement mise en œuvre. Cependant, de nombreux pays reportent leurs mesures à après 2030. Or, pour maintenir le réchauffement de la planète en deçà de 1,5 °C au cours du siècle – l’objectif fixé par l'accord de Paris – nous devrions réduire de moitié nos émissions annuelles de gaz à effet de serre au cours des huit prochaines années.
« Si nous voulons toujours essayer de limiter le réchauffement de la planète à 'seulement' 1,5°C, nous devons réduire les émissions de gaz à effet de serre de près de la moitié au cours des huit prochaines années. »
Inger Andersen, directeur général du PNUE
Les marchés du carbone (tels que le système européen d'échange de quotas d'émission EU-ETS) pourraient également contribuer à réduire les émissions, selon le rapport des Nations unies. Mais cela n'est possible que si les règles sont clairement définies et axées sur la réduction effective des émissions et si les effets des mesures sont mesurés à certains intervalles.