AIE : L'énergie nucléaire est nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) à Paris publie fin mai une nouvelle étude sur le rôle important de l'énergie nucléaire dans la transition énergétique. Les conclusions de l’étude sont très claires : sans le maintien (LTO, long term operations) et le développement (nouvelles centrales) de l’énergie nucléaire, il sera presque impossible et très coûteux d'atteindre les objectifs climatiques de Paris.
L'énergie nucléaire est la principale source d'électricité bas carbone, dit l'AIE
Dans les grandes économies mondiales (comme la Belgique, la France, la Suède, le Royaume-Uni, les États-Unis, etc.), l'énergie nucléaire est la principale source d'électricité bas carbone. Et cela depuis plus de 30 ans. L’hydro et l'énergie nucléaire représentent ensemble trois quarts de l'électricité bas carbone dans le monde.

Sans efforts supplémentaires dans les capacités nucléaires (existantes ainsi que nouvelles), 4 milliards de tonnes de CO2 de plus risquent d’être émises dans l'atmosphère. Cela va totalement à l'encontre des objectifs climatiques et des engagements des états-membres lors du sommet sur le climat de Paris de 2015.
Malgré l'importante contribution de l'énergie nucléaire (en tant que principale source d'électricité bas carbone), et malgré les investissements importants dans les énergies renouvelables, les émissions de CO2 dues à la production d'électricité continuent d’augmenter au niveau mondial. La raison étant que la demande mondiale d'électricité augmente plus vite que les efforts mondiaux en termes de décarbonisation du mix électrique.
Il faut investir davantage dans l'énergie nucléaire pour atteindre les objectifs climatiques
Au moment où le monde a besoin de plus d'énergie nucléaire, l'AIE prévient que les choses vont dans la mauvaise direction. Selon l’étude, « de nombreux pays réduisent leur capacité nucléaire, à un moment où des solutions à faible émission de carbone sont nécessaires » :
« Atteindre les objectifs climatiques et au même temps réduire suffisamment les émissions de CO2 pour lutter contre le changement climatique nécessitera des efforts importants en termes d'efficacité énergétique, ainsi que des investissements importants des énergies renouvelables et de l'énergie nucléaire ».
En manque de changements dans la politique énergétique actuelle des pays, le nombre de centrales nucléaires dans le monde pourrait diminuer de 25 % d'ici 2025. Il pourrait en résulter jusqu'à 4 milliards de tonnes supplémentaires de CO2 dans l'atmosphère. Au cours des dernières décennies, l'énergie nucléaire a apporté une contribution très importante : grâce à l'énergie nucléaire, 61 gigatonnes de CO2 en moins ont été rejetées dans l'atmosphère.

Avec la publication de cette étude sur l'énergie nucléaire (la première depuis près de 20 ans), l'Agence internationale de l'énergie veut remettre le sujet sur la table et donner l'alerte. « Sans l'énergie nucléaire, la transition énergétique mondiale sera beaucoup plus difficile et beaucoup plus coûteuse », a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l'AIE.
Le maintien du nucléaire (LTO, long term operations) est compétitif par rapport aux autres technologies et offre de meilleures chances de réussir la transition énergétique, qui sera moins perturbatrice grâce à l'énergie nucléaire, conclut le rapport de l'AIE. Si nous voulons atteindre nos objectifs climatiques avec seulement l'énergie éolienne et solaire, et sans l'énergie nucléaire, nous aurions besoin d'une croissance sans précédent des énergies renouvelables (5 fois plus et 5 fois plus vite). L'AIE prévient qu'une telle transition énergétique (sans l'énergie nucléaire) pose des défis majeurs en termes de changements aux réseau, ainsi qu’un investissement supplémentaire de 1,6 billion de dollars (soit 1,6 million x 1 million x 1 million de dollars) dans les principales économies mondiales.