4 arguments climatiques pour un maintien du nucléaire en Belgique
Chaque année en décembre, les dirigeants mondiaux et les experts climatiques se réunissent pour discuter du climat (COP24 en Pologne du 3 au 14 décembre 2018). A l'ordre du jour : comment lutter contre le changement climatique et réduire drastiquement les émissions de CO2 ? Pourquoi l'énergie nucléaire fait-elle partie de la solution aux problèmes énergétiques et climatiques de notre pays ? Voici 4 arguments importants.
L'énergie nucléaire en Belgique : une partie de la solution au problème climatique
Les centrales nucléaires émettent très peu de CO2 et autant que les sources d'énergies renouvelables, telles que les panneaux solaires et les éoliennes (mesurées sur toute la durée de vie opérationnelle, c'est-à-dire y compris le CO2 émis lors de la construction de l'installation, l'approvisionnement en matières premières, ainsi que le démantèlement d'une centrale et le traitement sûr des produits ou déchets résiduels). L'énergie nucléaire est l'une des sources d'énergie bas carbone existantes qui peut être utilisée à grande échelle pour parvenir à une décarbonisation rapide, partout dans le monde et en Belgique. Pourquoi l'énergie nucléaire fait-elle partie de la solution aux problèmes énergétiques et climatiques de notre pays ? Voici 4 arguments importants.
1. Le mix électrique bas carbone belge est déjà une réalité
Actuellement, le mix électrique de la Belgique (= toutes les technologies que nous utilisons pour produire de l'électricité dans notre pays) est déjà à plus des deux tiers faible en carbone. Nous faisons mieux que l'Allemagne, par exemple, qui, malgré ses ambitions écologiques, ne tire qu'un tiers de son électricité de solutions bas carbone.
Nous devons ce résultat positif en Belgique principalement à nos centrales nucléaires. En moyenne, les 7 réacteurs de Doel et Tihange sont responsables de 85 à 90 % de toute l'électricité bas carbone produite dans notre pays. Les 10 à 15 % restants proviennent du soleil et du vent.
La combinaison des énergies solaire, éolienne et nucléaire est déjà une réalité dans notre pays et, ensemble, elles garantissent qu'un mix électrique totalement exempt de CO2 puisse devenir une réalité concrète.

2. En cas de sortie du nucléaire, les émissions de CO2 d’ici 2050 seraient 3 fois plus élevées
De nombreuses études internationales le démontrent : l'énergie nucléaire fait partie de la solution pour atteindre les objectifs climatiques (GIEC, MIT, UCS, ...). De nombreuses études belges, provenant d'autorités indépendantes et reconnues, montrent que le maintien de l'énergie nucléaire est notre meilleure option pour sauver le climat.
En cas de sortie du nucléaire en 2025, les centrales nucléaires ne seraient pas remplacées par des sources d'énergie renouvelables, mais par des centrales à gaz. Jusqu'à 28 nouvelles centrales à gaz devraient être construites (selon l'étude Itinera 2013), soit un investissement pouvant atteindre 36 milliards d'euros (Bureau fédéral du Plan, 2015). Et sortir du nucléaire signifierait que d'ici 2050, les émissions de CO2 de notre pays seraient trois fois plus élevées que si l'énergie nucléaire était maintenue (PwC, 2015). Cela se traduirait par l'émission de 4 millions de tonnes de CO2 supplémentaires d'ici 2030 et de 19 millions de tonnes supplémentaires par an après 2030 (Energyville, 2017).

3.Le maintien du nucléaire n'est pas un obstacle au développement des énergies renouvelables
Les études montrent que les énergies renouvelables seront la principale source d'électricité de l'avenir. D'ici 2050, les deux tiers de toute l'électricité de notre pays proviendront des énergies éolienne, solaire et hydraulique. Mais ces perspectives positives ne suffisent pas en soi. Les pays qui combinent une croissance ambitieuse des énergies renouvelables et des énergies fossiles (charbon, lignite, gaz) comme l'Allemagne ou le Danemark ont un rapport climatique moins bon que les pays qui combinent les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire (France, Suède, Suisse, ...).
Plus important encore, le maintien de l'énergie nucléaire n'a guère d'influence sur le développement des énergies renouvelables dans notre pays. Que notre pays quitte ou non le nucléaire en 2025, le développement des énergies renouvelables se poursuivra : 25 % de renouvelables en 2030 en cas d'arrêt nucléaire contre 21 % renouvelable en cas de maintien de l'énergie nucléaire (Bureau fédéral du Plan, 2007).
4.Sans l'énergie nucléaire, les émissions de CO2 dans notre pays augmenteront
A l’automne 2018, un grand nombre de réacteurs nucléaires belges n'étaient pas en service. Cela s'est immédiatement traduit par une augmentation des émissions de CO2 (voir graphique). Même tendance en cas de sortie du nucléaire en Belgique en 2025 selon diverses études : le niveau de CO2 augmentera, de sorte que notre pays ne pourra pas atteindre ses objectifs climatiques.
Si, par contre, notre pays maintenait l'énergie nucléaire après 2025, les émissions de CO2 seraient trois fois plus faibles (PwC, 2015). Ce n'est qu'en préservant les centrales nucléaires que notre pays pourra réduire suffisamment ses émissions de CO2 d'ici 2050 et atteindre ses objectifs climatiques.
